Production animale et émissions de protoxyde d’azote (N2O)

Vaches broutant de la paille

Production animale et émissions de protoxyde d’azote (N2O)

Les produits d’origine animale comme la viande, les œufs et les produits laitiers représentent une part importante des émissions mondiales de protoxyde d’azote (N2O). Ce gaz, bien que moins médiatisé que le dioxyde de carbone (CO2) ou le méthane (CH4), joue un rôle crucial dans l’aggravation du changement climatique. En effet, le N2O est environ 300 fois plus puissant que le CO2 en termes de potentiel de réchauffement planétaire.

Pourquoi la production animale est-elle si polluante ?

La principale source de N2O dans l’agriculture est l’utilisation d’engrais azotés pour les cultures destinées à nourrir les animaux, ainsi que la gestion des déjections animales. Ces engrais enrichissent le sol en azote, mais une grande partie de cet azote est convertie en protoxyde d’azote par des bactéries du sol. Plus la demande de viande et de produits laitiers est élevée, plus les terres agricoles sont utilisées pour cultiver des aliments pour le bétail, augmentant ainsi l’utilisation d’engrais azotés.

La gestion des déjections animales contribue également aux émissions de N2O, notamment lorsqu’elles sont mal stockées ou manipulées, ce qui libère des gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

Un impact environnemental disproportionné

Bien que les produits animaux représentent une grande part des émissions de N2O, ils ne constituent qu’une partie de notre alimentation. La surconsommation de viande, en particulier dans les pays industrialisés, accentue ces effets. Une étude récente montre que la production de viande, d’œufs et de produits laitiers est responsable de 65 % de toutes les émissions de protoxyde d’azote à l’échelle mondiale.

Solutions pour réduire ces émissions

Il est possible de réduire ces émissions en modifiant notre alimentation. Réduire la consommation de produits d’origine animale et favoriser une agriculture plus respectueuse de l’environnement permettrait de limiter l’usage d’engrais azotés et, par conséquent, de diminuer les émissions de N2O. L’agriculture régénérative, qui favorise une utilisation réduite des intrants chimiques, pourrait également jouer un rôle clé.

Sources :

Une étude clé publiée par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) souligne que l’élevage contribue de manière significative aux émissions de gaz à effet de serre, en particulier le protoxyde d’azote. En 2006, le rapport Livestock’s Long Shadow de la FAO a révélé que l’élevage représentait une part importante des émissions de N2O.

Pour compléter les conclusions du rapport de 2006 de la FAO sur l’impact de l’élevage sur les émissions de protoxyde d’azote (N2O), plusieurs études récentes confirment l’importance de ce secteur dans la crise climatique :

  1. Étude de Cusack et al. (2021) : Cette recherche synthétise des évaluations de cycles de vie à travers différents systèmes de gestion de la production bovine à l’échelle mondiale. Elle montre que les systèmes d’élevage, en particulier ceux liés à la production de viande bovine, sont responsables de niveaux élevés d’émissions de gaz à effet de serre, y compris le protoxyde d’azote, principalement à cause des engrais utilisés pour cultiver les aliments destinés au bétail​(SpringerLink).
  2. Étude publiée dans PLOS Climate (2022) : Cette étude projette les effets à long terme de l’élimination progressive de l’agriculture animale. Elle montre que cette mesure pourrait réduire de manière significative les émissions de protoxyde d’azote, ce gaz représentant environ 66 % des émissions de N2O provenant des activités humaines liées à l’élevage. L’étude souligne que remplacer les produits animaux par des alternatives végétales pourrait avoir un impact immédiat et substantiel sur la stabilisation des niveaux de gaz à effet de serre dans l’atmosphère​(PLOS)​(Berkeley News).
  3. Rapport FAO 2024 : Le rapport actualisé de la FAO confirme que la production de viande, en particulier celle de viande bovine, représente environ deux tiers des émissions de gaz à effet de serre provenant du secteur de l’élevage, incluant le N2O. Ce document insiste sur l’importance d’améliorer les pratiques agricoles pour réduire ces émissions, notamment par la gestion des déjections animales et la réduction de l’usage d’engrais​(Feed & Additive Magazine).

Ces études démontrent que les pratiques actuelles d’élevage, notamment pour la viande et les produits laitiers, sont des contributeurs majeurs aux émissions de N2O, un gaz, bien que moins connu que d’autres gaz à effet de serre, qui amplifie considérablement le réchauffement climatique. Réduire ou éliminer la production animale et adopter des pratiques agricoles durables sont des solutions clés pour limiter ces émissions, préserver notre environnement et jouer un rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique.

Photo by Annie Spratt on Unsplash

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